L’année 2024 a commencé sur les chapeaux de roues avec l’organisation du salon Learning Technologies à Paris au mois de janvier. L’occasion pour nous de décrypter les tendances incontournables du secteur du learning.
Entre le métavers, la réalité virtuelle, le peer-to-peer learning, le learning by doing et autres anglicismes, les départements L&D sont en effervescence avec des innovations qui ne cessent de redéfinir le paysage de l’ingénierie pédagogique.
Pour y voir plus clair dans cette jungle du learning, nous vous avons sélectionné 3 tendances à suivre de près en tant que professionnel de la formation.
Bien que ce ne soit pas une nouveauté de 2024, l’engagement des apprenants reste une priorité pour les acteurs de la formation.
Comme l’explique Marion Garnier, Marketing Manager chez le LMS MOS :
“Il est primordial de s’adapter aux besoins des apprenants, afin d’assurer le maintien de leur engagement en formation, ce dernier étant lié à la montée en compétences et, in fine, à la performance de l’entreprise” (Source : Baromètre Flowbow 2024).
Alors, quels sont les principaux critères d’engagement chez les apprenants ?
Selon le baromètre ISTF 2024, ce sont les mêmes depuis 2021 :
Au-delà des points évoqués plus haut, il existe de multiples leviers pour augmenter l’engagement et la complétion des formations de ses apprenants. En voici une liste non-exhaustive :
Comme le remarque très bien Philippe Lacroix, co-fondateur du cabinet de conseils en digital learning ILDI :
“Les responsables formation, qui sont tenus par des contraintes budgétaires, doivent donner des éléments permettant de justifier que leurs dépenses ont été correctement allouées. Ils doivent également s’assurer que le retour attendu est au rendez-vous" (Source : Le Guide des EdTech 2024)
Pour suivre l’engagement de ses apprenants, le suivi des KPIs (Key Performance Indicators) est indispensable. Yannig Raffenel, président EdTech France, en a établi une liste lors du webinaire “Les tendances formation 2024 repérées au Learning Technologies” :
Il est essentiel d’identifier les données les plus pertinentes qui correspondent à vos problématiques et de savoir les utiliser de manière stratégique pour maximiser l’efficacité de vos formations.
Ce n’est plus un secret : l’IA change radicalement les métiers du secteur de la formation, que ce soit pour la formation professionnelle en entreprise ou dans l’enseignement.
Notre CEO Alexandre Lect, souligne l’importance de bien appréhender l’utilisation de l’IA en formation. Il rappelle l'exemple du célèbre joueur d’échec Garry Kasparov qui a essuyé une défaite contre l’IA d’IBM Deep Blue en 1997. Depuis, des experts en échec, tels que Magnus Carlsen, ont reconnu que s'entraîner contre des IAs a considérablement élevé le niveau des joueurs d'échecs.
Appliquons cet exemple au domaine de la formation. L’IA ne doit pas être vue comme une menace, mais comme un outil pour stimuler la créativité, challenger les idées et surmonter le syndrome de la page blanche.
Les bénéfices de l’IA en formation sont nombreux et peuvent être appliqués à toutes les étapes du processus d’ingénierie pédagogique.
Parlons peu, parlons bien : Retrouvez-ci dessous un tableau qui démontre l’évolution du métier d’ingénieur pédagogique avec l’avènement de l’IA.
Nous le répétons : l’intelligence artificielle doit être considérée comme un co-pilote, une extension des capacités humaines pour concevoir des formations optimales.
En 2024, l’Approche Par Compétences se positionne comme une tendance claire en ingénierie pédagogique. Les formations doivent aller au-delà des simples connaissances théoriques pour offrir des compétences concrètes et directement applicables.
L’APC n’est pas inédite, mais son adoption est de plus en plus notable dans le secteur de la formation. L’époque où l’on se formait sur un sujet est révolue, désormais les apprenants se forment pour acquérir, augmenter ou améliorer une compétence spécifique.
Une compétence, c’est un savoir-agir complexe qui combine efficacement une variété de ressources, et qui permet de pratiquer en autonomie sans supervision.
Attention à ne pas se méprendre : la connaissance reste au cœur de la formation, mais elle entre dans une approche plus opérationnelle, en utilisant des méthodes comme le Nudge, par exemple, qui consiste en une incitation douce de micro-actions proposées tout au long du parcours de formation. Elle implique également des méthodes d’enseignement qui intègrent des activités pratiques, des projets et des simulations, par exemple.
Pour en savoir plus sur le sujet, il existe une boîte à outil de l’APC qui est très utile et complète ici.
Une notion essentielle à l’APC est la capacité à mesurer les compétences que l’apprenant a réellement acquises. Cela inclut des méthodes d’évaluation pertinentes qui vont au-delà des tests théoriques.
Les outils numériques modernes jouent un rôle clé dans cette transformation. Des plateformes de suivi des compétences permettent de créer des portfolios numériques où les apprenants peuvent présenter leurs réalisations et leurs projets.
Des badges numériques et des micro-certifications sont également utilisés pour attester des compétences spécifiques acquises tout au long du parcours de formation. Ces certifications, souvent basées sur des évaluations pratiques et continues, offrent une reconnaissance formelle et crédible des compétences.
Cette tendance répond à la nécessité d’une formation plus pertinente et alignée sur les exigences du marché du travail, tout en offrant aux apprenants des preuves tangibles de leurs compétences.
Ces dernières années, l’ingénierie pédagogique est marquée par des évolutions significatives qui redéfinissent les contours de la formation. Ces 3 tendances ne sont pas seulement des réponses aux besoins actuels, mais également des vecteurs d’innovation qui façonnent l’avenir de la formation.